Le chemin de Zaccaria 2
Tout semblait très différent, des terrains vagues, des bâtiments en construction. Le paysage qui s'ouvrait devant moi, m'était inconnu. Pourtant j'étais descendue une station avant, je n'étais pas très loin de mon lycée, j'aurais même pu y aller à pieds.
- Non, je ne veux pas arriver en retard. En ouvrant la porte de la classe tous les regards se poseront sur moi, comme les corbeaux sur un fil électrique-
Impossible! Et puis en marchant le long de cette zone en construction, j'avais une sensation de liberté. J'avais l'impression de vivre des instants merveilleux, mais avec un peu de peur au ventre. Les routes étaient plutôt désertes et la zone n'était pas habitée. Elle ressemblait à un chantier abandonné, des routes défoncées bordées de boue, pas de trottoirs, des terrains transformés en décharges où de grandes herbes pointaient vers le ciel en se balançant doucement.
Je traversais ce décor surréaliste en ayant l'impression de flotter légère dans le vent avec un soupçon de peur en guise de compagnie.
Au loin des toits de maisons attiraient mon attention, je me sentais apaisée et rassurée par cette vision qui allait me ramener dans mon monde, celui de mon école, de ma famille de ma vie.
J'avançais sur le trottoir, au bout de la rue, des petits pavillons de banlieue s'alignaient avec régularité le long d'une route pentue.
Devant moi le petit carrefour était soudainement baigné de lumière. Le paysage devenait lumineux, beau et la rue avançait vers la lumière. Le soleil brillait et ses rayons se posaient sur ce paysage comme la rosée du matin dans les jardins.
Je commençais à gravir cette route, où quelques voitures passaient rapidement, où des passants croisaient mon regard délicieusement. Une joie immense montait en moi. Le soleil colorait ce tableau d'une lumière blanche, intense et profondément lumineuse. Elle était chaude et douce sur mon visage baigné de lumière. Mes joues éclataient de bonheur. Un sourire radieux illuminait mon visage. Je dû m'arrêter un instant pour savourer l'instant d'une force qui m'était inconnue. Peut être ai-je perdu un instant mes sens. J' eu la sensation de disparaître dans un nuage, c'était une sensation très agréable. Puis j' eu la perception de l'univers. Je m'étendais, plus loin que ma connaissance ne me l'aurait permis. Je me sentais être un tout avec cette étendue infinie qui me protégeait.
Combien de temps, suis-je restée là, étendue dans l'espace temps, sans existence? Peut être quelques secondes, quelques minutes.
Mon regard se posa sur un passant. Un léger sentiment de gêne mêlé d'un grand bonheur me ramena à la réalité. Lentement je reprenais conscience du monde qui m'entourait.
Ce qui m'a semblé étrange c'était de voir ce ciel gris et bas au dessus de moi. Des maisons plutôt désuètes et mal soignées. Une rue salle, large mais sans perspective, sans ouverture.
La sensation de liberté avait laissé place à un sentiment de solitude et a une légère tristesse. Je reprenais ma marche mais rien de ce qui m'entourait n'avait d'intérêt. Je décidais alors de faire demi-tour et de retourner vers la gare.
Les paysages parcourus quelques heures auparavant étaient tristement gris et sales. Il était tard et je devais rentrer rapidement. J'accélèrais le pas en espérant voir la gare à l'horizon.
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